Bulletin sur la surveillance du marché – 28 février 2022 : Voici quelques réflexions sur la situation géopolitique actuelle de notre équipe de placement
Puisque la situation en Ukraine évolue très rapidement, nous n’essaierons pas de vous informer de ses tout derniers développements.
Avant de commencer, nous souhaitons exprimer à la population de l’Ukraine que nous sommes de tout cœur avec elle. Il est difficile d’imaginer ce que cela fait de se réveiller dans une situation aussi terrifiante qui devait sembler inconcevable quelques mois plus tôt et de réaliser que sa vie et celle des membres de sa famille et de ses proches est en danger. Toutes nos pensées accompagnent les Ukrainiens et Ukrainiennes.
Nous limiterons nos réflexions aux effets de la situation actuelle sur l’économie et les marchés à court terme et à long terme, et aborderons ensuite la façon dont nous réagissons :
Court terme
L’invasion russe devrait vraisemblablement créer une volatilité soutenue. Nous pourrions constater une volatilité des prix du pétrole, de l’or, des produits agricoles et de l’ensemble des produits de base. Les nouvelles en direct pourraient inciter les marchés à vaciller entre la crainte et le soulagement, comme nous l’avons observé au cours de la première semaine de l’invasion des troupes russes, ce qui entraînerait davantage de volatilité sur les marchés boursiers et de crédit.
Nous devrions continuer à recevoir des annonces au sujet des sanctions, des déplacements des troupes américaines ou européennes vers la Pologne et les pays baltiques alliés de l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord), ainsi que d’autres éléments que nous ne pouvons pas prévoir pour le moment. Le durcissement du régime de sanctions – l’extension des sanctions à la Banque centrale de la Fédération de Russie (ce qui semble en cours au moment d’écrire ces lignes) et l’exclusion de certaines banques du système bancaire SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication)1 en sont quelques exemples. Encore une fois, cela accentue la volatilité à court terme.
Tout cela se produit dans un contexte d’inflation solide, d’un possible ralentissement économique et de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui a entamé un cycle de resserrement.
Long terme
La situation s’est complexifiée. Il s’agit de la première offensive militaire majeure en sol européen depuis très longtemps. De nombreuses hypothèses qui soutenaient la politique étrangère de l’Occident au cours des vingt dernières années se sont révélées complètement fausses.Malgré cette dure réalité, le véritable courage dont les Ukrainiens et les Ukrainiennes font preuve est une inspiration pour nous tous. Leur refus de se rendre au cours des premiers jours de l’attaque a galvanisé les politiciens occidentaux qui, il y a quelques jours à peine, offraient des sanctions peu sévères et peu de soutien militaire.
À mesure que les heures passent, les annonces de sanctions toujours plus sévères continuent à pleuvoir. L’Europe est unifiée dans un but commun d’une façon que nous n’avions pas vue depuis longtemps. L’Allemagne a annoncé qu’elle allait désormais consacrer 2 % de son produit intérieur brut (PIB) à la défense, comme le demande l’OTAN. La Suisse a annoncé qu’elle allait geler les comptes appartenant aux oligarques du cercle de Vladimir Poutine. Il y a même des rapports sur ce qui semblerait être un « ballon d’essai » de l’Allemagne concernant le retardement du démantèlement de sa production d’énergie nucléaire.
La situation est toujours changeante et très dangereuse, mais ce sont de grands changements apportés à la politique qui pourraient avoir des effets à très long terme.
Un élément particulièrement important à considérer est la puissance de la guerre de l’information, que la Russie perd résolument jusqu’à présent. Pensez aux histoires d’héroïsme dont nous avons entendu parler : les soldats de l’île des Serpents, le pilote surnommé le « fantôme de Kiev » et la bravoure incroyable des leaders politiques ukrainiens, qui s’exposent à de grands risques en prenant les armes pour défendre leurs villes. À l’inverse, nous avons entendu les histoires de troupes russes démoralisées qui croyaient participer à un exercice militaire, des tanks russes en panne d’essence et une invasion plus « lente » que ce à quoi beaucoup s’attendaient.
Ce sont là les récits dominants et même s’ils n’étaient pas tous véridiques, nous constatons la première guerre offensive qui comporte également une composante majeure liée aux médias sociaux. Cela m’amène à un autre point très important.
Les services de renseignements américains ont déclassifié la chaîne des évènements (bien qu’elle soit simplifiée à l’extrême). Ils ont annoncé au monde entier ce qui allait arriver : l’invasion de l’Ukraine par les forces de Poutine, les premières nuits de terreur et de confusion, les sanctions tièdes, les histoires d’héroïsme des Ukrainiens et des Ukrainiennes suivies de l’indignation et de l’admiration dans le reste du monde. Je dirais que les politiciens occidentaux suivent leurs citoyens et ne les dirigent pas (ce qui est positif). Nous assistons à un tollé qui exige une résolution plus ferme, des conséquences plus importantes et une reconnaissance implicite d’un sacrifice partagé. Les sanctions plus fortes, l’appui pour l’envoi de matériel militaire et même l’augmentation des dépenses consacrées à la défense sont le résultat direct de cette vague d’indignation et du courage de la population ukrainienne.
Chine
Cela nous amène à un autre élément très important, soit les conclusions que tirera le gouvernement chinois de cette situation. Ce n’est un secret pour personne que la Chine souhaite que Taïwan fasse partie du pays. La vraie question est de savoir quelle approche adoptera la Chine.
Quelques jours plus tôt, je pensais que la Chine aurait pu considérer les réactions de l’Occident comme étant encourageantes à l’égard de ses ambitions. Les réactions initiales pouvaient être perçues comme une acceptation de la prise de l’Ukraine par Poutine, ainsi que du défaitisme : bien que soumis à des réprimandes, il aurait facilement pu contourner les sanctions.
Ce n’est plus nécessairement le cas à l’heure actuelle. La bravoure des Ukrainiens et des Ukrainiennes, l’unilatéralité de cette guerre de l’information, la réponse naturelle des citoyens ordinaires des nations occidentales, l’interdiction de la vente de marchandise russe par les petites juridictions et la solidité apparente des régimes de sanctions nationaux et internationaux en élaboration pourraient pousser le gouvernement de la Chine à y réfléchir à deux fois avant d’agir de façon trop agressive.
À titre de rappel, Taïwan produit la majeure partie des semi-conducteurs les plus avancés au monde. Les semi-conducteurs sont un élément essentiel de pratiquement tout, des automobiles aux produits électroniques et à l’équipement militaire. D’un point de vue économique et moral, le reste du monde devait réagir. La situation actuelle offre des indications sur la forme que cette réaction prendrait.
Et maintenant?
Ce n’est pas encore terminé. Poutine est de plus en plus isolé et la guerre ne se déroule pas de la façon dont il l’aurait souhaité, mais ses décisions, l’armée russe et leurs armes demeurent redoutables.
Le risque d’évènements inattendus demeure toujours présent dans ce genre de situations où les tensions sont élevées et les réactions vives. Nous affirmons depuis un certain temps que le marché n’est pas parvenu à tenir compte du risque de façon appropriée, et maintenant, une onde de choc commence à se faire sentir.
Une guerre de l’information robuste, qui est nouvelle dans son caractère immédiat, mais les sanctions représentent également une guerre financière en temps réel. Les banques et la monnaie russes ainsi que l’économie de la Russie subiront des pressions.
Au cours des jours à venir, nous découvrirons probablement diverses faiblesses du système financier mondial ainsi que le surendettement de plusieurs participants au marché : des éléments qui pourraient créer davantage de volatilité. En partie en réaction à ceci, les banques centrales injecteront probablement des liquidités au sein des marchés là où cela est nécessaire, et prendront des mesures pour soutenir l’économie mondiale.
En premier lieu, nous devons garder notre calme. Prochainement, il est possible que des mouvements violents surviennent dans les deux sens et nous devons tous conserver notre sang froid.
Notre compréhension des entreprises et notre discipline d’évaluation sont des éléments clés de notre processus de placement. Nous croyons que ces éléments nous ont toujours bien servis, mais cela est particulièrement vrai en période de volatilité. Ces six derniers mois, nous avons adopté une position un peu plus défensive. Par exemple, nous avons récemment repositionné de façon tactique nos portefeuilles Emblème Empire Vie.
Nous sommes ainsi bien placés pour profiter des bouleversements sur le marché et de la volatilité afin d’augmenter nos positions ou d’en ajouter de nouvelles au sein d’entreprises que nous souhaitons avoir, mais pour lesquelles nous voulons payer un juste prix.
La situation est toutefois quelque peu différente cette fois-ci. Entre l’invasion de la Russie en Ukraine, les niveaux préoccupants de l’inflation et la Fed qui entame un cycle de resserrement de la politique monétaire, nous sommes incertains que la stratégie consistant à acheter des titres pendant que les cours sont en chute que certaines personnes ont adoptée au cours des dernières années soit toujours avantageuse.
La sélection des titres pourrait devenir encore plus importante au cours des prochaines années, ce qui jouerait en notre faveur.
Nous espérons que vous avez trouvé ce commentaire intéressant. Nous vous souhaitons, ainsi qu’à vos clients et à vos clientes, la meilleure des chances pour traverser ces temps difficiles.
1 Le système bancaire SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication) est un réseau mondial de messagerie sécurisée utilisé par les banques pour effectuer des paiements transfrontaliers. Le réseau facilite le transfert d’argent entre les institutions financières, contribuant au déroulement sans heurts du commerce mondial.
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Mars 2022