TikTok pense que j’ai un TDAH, ou du moins que je m’intéresse au TDAH. Mon fil d’actualité regorge de contenus sur le TDAH : des gens parlent de leur diagnostic, de ses répercussions sur leur vie et des sons et musiques qui peuvent aider à calmer le cerveau des personnes vivant avec un TDAH. Et je ne compte plus le nombre de fois entre ami(e)s ou avec des membres de la famille où la conversation a porté sur le TDAH et sur les personnes qui en sont atteintes.
Nous ressentons tous différents symptômes à des degrés divers : difficultés à se concentrer, à s’organiser, à réguler ses émotions. Dans certains cas, la personne a reçu un diagnostic plus tard. Il ne s’agit pas d’une simple coïncidence, mais d’une tendance réelle et croissante. De plus en plus de personnes reçoivent un diagnostic de TDAH à un stade avancé de leur vie, ce qui modifie notre façon d’appréhender cette pathologie.
Pendant des décennies, le TDAH a été considéré presque exclusivement comme un trouble de l’enfance. De nombreuses personnes pensaient que les enfants « finiraient par s’en sortir ». Et c’est le cas pour beaucoup d’entre eux. Mais nous savons aujourd’hui que la majorité des cas persistent à l’âge adulte. En effet, le trouble touche environ 5 à 9 % des enfants, des adolescentes et des adolescents, et 3 à 5 % des adultes1.
Le boom des diagnostics chez l’adulte
Le diagnostic de TDAH à l’âge adulte peut être un moment de profonde révélation et de validation, une explication de certaines difficultés de la vie : les changements fréquents d’emploi, les projets inachevés, les espaces de vie chaotiques, le sentiment de faire preuve de « paresse » ou de ne pas montrer de motivation malgré d’immenses efforts, ou la bataille interne constante pour répondre aux exigences du quotidien.
Différentes raisons peuvent pousser une personne à demander une évaluation pour TDAH. Par exemple1 :
Les symptômes du TDAH ne sont pas les mêmes pour tout le monde : le fossé entre les sexes
Le TDAH peut se manifester de trois manières différentes1 :
Les personnes atteintes de TDAH présentent des différences dans la structure et le fonctionnement de leur cerveau2. En conséquence, elles peuvent avoir du mal à :
Les hommes atteints de TDAH sont plus susceptibles de présenter les symptômes traditionnels, plus extériorisés, que les parents et le corps enseignant repèrent plus facilement3. En voici des exemples :
Comme les symptômes des hommes sont souvent dérangeants pour les autres, ils ont tendance à être davantage remarqués et à donner lieu à des orientations plus précoces vers une évaluation.
Les femmes atteintes de TDAH, en revanche, sont plus susceptibles de présenter des symptômes moins évidents3, notamment :
Ces luttes passent souvent inaperçues. Une jeune fille calme et bonne élève, mais qui se sent constamment dépassée, oublie des échéances et a le syndrome de l’imposteur, peut être félicitée pour sa nature calme au lieu que quelqu’un signale son comportement pour un problème sous-jacent. Les attentes de la société envers les femmes, qui doivent « bien se comporter », peuvent les amener à développer des mécanismes d’adaptation sophistiqués qui masquent leurs symptômes. Il n’est pas surprenant que les femmes soient souvent diagnostiquées dans la trentaine ou la quarantaine après des années d’épuisement professionnel, d’anxiété et de dépression4.
L’augmentation du coût des traitements
Il est positif qu’un plus grand nombre d’adultes cherchent à se faire soigner, mais cela a un coût important pour nos régimes d’assurance collective. Nous constatons que de plus en plus de personnes participantes de nos régimes soumettent des demandes de règlement pour des médicaments pour le TDAH. D’après les données fournies par Express Scripts Canada, les médicaments pour le TDAH représentaient environ 5 % de toutes les demandes de règlement d’assurance médicaments que l’Empire Vie a payées en 2024.
Depuis 2020, nous observons une augmentation de 27 % pour les personnes adultes âgées de 25 ans à 34 ans et de 33 % pour celles âgées de 35 ans à 44 ans5. Ce n’est sans doute pas une coïncidence si cette période coïncide avec la pandémie de COVID-19, car de nombreuses personnes travaillaient pour la première fois à domicile. Le manque de structure ou l’augmentation des facteurs de stress peuvent avoir affecté leur capacité de concentration ou déclenché d’autres symptômes du TDAH. C’est également à cette période qu’ont été publiées les lignes directrices canadiennes actualisées pour la pratique du TDAH.
Les membres du personnel atteints de TDAH peuvent également voir leurs frais augmenter, notamment les frais déboursés liés aux demandes de règlement d’assurance médicaments, et les frais des professionnelles et professionnels de la santé mentale lorsqu’ils ont épuisé leurs garanties pour soins paramédicaux.
Ce que les employeurs peuvent faire : les 5 meilleures stratégies pour un milieu de travail inclusif
De nombreuses personnes atteintes de TDAH possèdent des atouts incroyables dans des domaines tels que la créativité, l’hyperconcentration, l’énergie et la résolution de problèmes. En tant que dirigeante ou dirigeant, vous pouvez créer un environnement de travail où ces talents brillent. Il ne s’agit pas d’accorder un traitement de faveur, mais de procéder à de petits ajustements intelligents qui profitent à tout le monde, mais qui aident particulièrement les membres du personnel atteints de TDAH à gérer des problèmes courants, comme l’organisation, l’attention et les fonctions exécutives6.
Voici les cinq principales mesures pratiques que vous pouvez prendre :
Des enseignements et des ressources pour toutes et tous
Que vous ayez reçu un diagnostic de TDAH, que vous pensiez en souffrir, que vous gériez une personne atteinte de TDAH et/ou que vous ayez un membre de votre famille ou une amie ou ami atteint de TDAH, la sensibilisation peut nous aider à reconnaître le TDAH et à soutenir les personnes qui en sont atteintes en facilitant l’accès aux soins et à l’information.
La CADDRA propose un guide utile sur la façon de parler du TDAH. Je vous encourage à lire l’ensemble du guide, mais voici quelques-uns des points que j’ai trouvés utiles :
Pour celles et ceux qui bénéficient d’une assurance collective, il est bon de se familiariser avec les ressources qui peuvent les aider. Les personnes participantes des régimes d’assurance maladie complémentaire de l’Empire Vie ont accès au Navigateur en santé mentale, par exemple. L’assurance médicaments et la protection de soins paramédicaux de psychologie clinique peuvent également contribuer à couvrir le coût des médicaments et des soins. Si le régime d’assurance collective comprend notre programme d’aide aux employés (PAE) AssistancedirecteMC, les ressources et les professionnelles et professionnels de ce service peuvent également vous aider.
1 CADDRA, « Les lignes directrices canadiennes pour la pratique du TDAH », édition 4.1, janvier 2021
2 CADDRA, « Parler du TDAH », décembre 2021
3 Berkeley Psychiatrists Consultant Psychiatry Services, What are the differences between female and male ADHD?, juin 2024
4 National Institute of Mental Health, ADHD in Adults: 4 Things to Know
5 Express Scripts Canada, « Rapport sur les tendances en matière de médicaments – Édition 2025 ».
6 Centre de sensibilisation au TDAH, Canada. « Le TDAH sur le lieu de travail : Créer un environnement neurodiversifié ».
7 Centre de sensibilisation au TDAH, Canada. « Symptômes, atteintes fonctionnelles du TDAH et mesures d’accommodement en milieu de travail ».
8 Enna Global. Understanding Rejection Sensitivity Dysphoria: A Toolkit for People Managers, 2025