Ian Fung discute des récentes variations des taux d’intérêt de la Banque du Canada et de la Réserve fédérale américaine, de l’inflation, de l’emploi et de leur incidence potentielle sur les prochaines décisions en matière de taux d’intérêt.
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Bonjour, je m’appelle Ian Fung et je suis gestionnaire principal de portefeuille à Placements Empire Vie Inc.
Nous avons observé des niveaux élevés d’inflation au Canada et aux États-Unis après la pandémie, et les banques centrales ont commencé à lutter contre l’inflation en resserrant leur politique tant au Canada qu’aux États-Unis. Pour ce faire, les banques centrales resserrent généralement les taux réels. Il s’agit donc du taux de financement à un jour moins le taux d’inflation. À mesure que l’inflation augmentait, le taux de financement à un jour grimpait également afin de resserrer la politique. Cependant, alors que l’inflation a diminué, les taux réels ont continué à augmenter. Les banques ont ainsi davantage resserré leur politique.
Les banques centrales ont commencé à assouplir leur politique cette année. La Banque du Canada a procédé à quatre réductions : trois de 25 points de base et une de 50 points de base à l’occasion de la dernière réunion. Aux États-Unis, nous avons observé jusqu’à présent une réduction de 50 points de base, qui a eu lieu en septembre.
Les banques centrales sont plus confiantes à l’idée d’assouplir leur politique, compte tenu de la réduction de l’inflation dans les deux pays. Nous sommes passés de taux d’inflation annuels allant jusqu’à 9 % à des taux d’inflation plus proches des objectifs des banques centrales.
Aux États-Unis, la Réserve fédérale américaine a un double mandat, visant à la fois une inflation stable autour de 2 % et la réalisation d’un taux d’emploi optimal dans ce contexte. L’inflation tend à diminuer aux États-Unis, mais elle est restée supérieure à l’objectif de 2 %, tant pour l’inflation globale que pour l’inflation de base, c’est-à-dire excluant l’alimentation et l’énergie.
La dernière ligne droite pour passer de 3 % à 2 % reste la partie la plus difficile du chemin à parcourir pour atteindre l’objectif. Aux États-Unis, l’inflation de base des services est restée élevée, oscillant autour de 4 %, ce qui suggère qu’il y a encore du travail à faire en matière d’inflation. Nous pourrions également assister à une accélération de l’inflation après les élections américaines, avec la possibilité de nouvelles mesures de relance budgétaire et l’émergence potentielle d’autres tendances inflationnistes, telles que la relocalisation.
Au Canada, la Banque du Canada vise un taux d’inflation moyen d’environ 2 %, avec une fourchette de plus ou moins 1 %. En d’autres termes, elle accepte que l’inflation tende à augmenter ou à diminuer légèrement si la moyenne se situe autour de 2 %.
L’inflation au Canada a diminué de façon constante et s’est établie à 1,64 % lors de la dernière publication. L’inflation de base a été un peu plus élevée, autour de 2 %. Mais si l’on exclut l’alimentation, l’énergie et le logement, qui sont corrélés aux taux d’intérêt, nous nous situons bien en dessous de 2 %. Par ailleurs, lors de la dernière réunion de la Banque du Canada, celle-ci a indiqué que les risques d’inflation étaient désormais équilibrés entre la hausse et la baisse. Il s’agit d’une amélioration par rapport aux réunions précédentes où le risque d’inflation était uniquement à la hausse.
Les banques centrales tiennent également compte de la croissance économique lorsqu’elles évaluent l’orientation de leur politique monétaire. Nous commençons à voir apparaître des divergences entre le Canada et les États-Unis. Aux États-Unis, nous constatons une économie forte qui a continué à résister malgré la hausse des taux d’intérêt.
Le marché du travail s’est assoupli au cours des derniers mois, mais reste relativement solide si l’on considère des indicateurs tels que les données sur la masse salariale et l’embauche. Le taux de chômage a également augmenté pour atteindre 4 %, ce qui est plus élevé que les niveaux les plus bas enregistrés après la pandémie, mais relativement cohérent avec les niveaux d’avant la pandémie. La croissance du PIB continue de se situer aux alentours de 3 %, la productivité restant forte.
Au Canada, nous constatons que l’économie ralentit en raison du resserrement de la politique. La croissance du PIB a été inférieure aux attentes de la Banque du Canada et a oscillé autour des moyennes cette année. Le marché du travail s’est également affaibli au Canada, qui affiche moins de gains globaux d’emplois, une composition plus pauvre, c’est-à-dire une plus grande proportion d’emplois dans le secteur public que dans le secteur privé, et un taux de chômage de 6,5 %. Il existe des différences dans la manière dont les deux pays calculent le chômage, mais si l’on utilise la méthodologie américaine au Canada, nous nous situons tout de même autour de 5,7 %.
Qu’est-ce que cela signifie pour l’avenir? Les banques centrales continueront généralement à maintenir une position fondée sur les données, car elles réagissent aux données entrantes. Compte tenu de la progression générale de l’inflation au Canada et de la crainte que l’inflation dépasse les objectifs de la Banque du Canada, ainsi que des perspectives de croissance plus faible de l’économie, nous pourrions assister à de nouveaux assouplissements au Canada et à la possibilité de réductions plus importantes que la norme, comme celle que nous avons connue en octobre.
Les taux pourraient également continuer à baisser aux États-Unis, à mesure que la normalisation de la politique se poursuit. Toutefois, compte tenu de la résilience globale de l’économie et du fait que l’inflation n’est pas encore revenue à son niveau cible, nous pourrions assister à un cycle de réduction moins marqué et moins intense aux États-Unis.
Comme toujours, je vous remercie de votre soutien et je vous souhaite une excellente journée.
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15 novembre 2024